A Bourges, au Moyen Age, l'habitat noble était construit en pierre dans la ville haute, la ville antique et aristocratique. Par contre, les maisons des petits artisans et commerçants étaient en pan de bois dans la ville basse, la ville populaire. Les deux villes étaient reliées par des passages casse-cou, en pente raide et dangereux à cause des brigands. Les maisons en colombages étaient moins chères que celles en pierre, et plus rapides à construire avec des murs en torchis ( mélange de paille et de terre glaise ). Mais les maisons en pan de bois étaient particulièrement vulnérables au feu. Ainsi l'incendie de la Madeleine de 1487 détruisit un tiers de la ville. Une reconstruction rapide s'imposa,qui dura jusqu'en 1520 environ.
Plus de 440 maisons datant de cette reconstruction sont encore observables avec souvent un pignon sur rue et une largeur de moins de 6 mètres.Cette faible occupation au sol est compensée par la construction en hauteur comme nous avons pu le voir dans les rues Bourbonnoux et Mirebeau. Comme il n'y avait pas beaucoup de place au sol, ils construisaient l'étage en encorbellement pour gagner de la surface. La boutique et l'atelier se situaient au rez-de-chaussée et s'ouvraient sur la rue grâce à un ouvroir avec son comptoir; le logis était à l'étage. La rue Bourbonnoux était à l'époque la principale rue commerçante de Bourges, appelée la Grand'Rue. Sinueuses, étroites et pavées, les rues de la vieille ville ont gardé leur allure médiévale.
A partir de 1488, des règlements contre les risques d'incendie apportent des contraintes : l'obligation des murs pare-feu en pierre entre les maisons et la réduction de l'encorbellement limité à quelques centimètres. Les colombages sont majoritairement en losange et en croix de Saint-André, en grille, et très rarement en arêtes de poisson.
Les poutres étaient peintes certainement de couleurs vives. Le décor sculpté est toujours gothique: choux frisés, dragons, feuilles de vigne...
Le soin porté au traitement du poteau cornier est une des manifestations de la richesse du propriétaire.
Sur la place Gordaine, il y avait tous les poissonniers, les bouchers, les boulangers et les changeurs (personnes échangeant la monnaie des autres pays) car c'était un très grand marché à Bourges. Un peu plus bas coulait l'Yévrette dans laquelle les artisans jetaient tous leurs déchets. C'était donc un quartier avec des odeurs nauséabondes.